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La Loire à Orléans.
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Les Lavandières
Les bateaux lavoirs et les Lavandières à Orléans
Le terme de "lavandière" (respirant la bonne odeur de lavande) revêt un caractère plus champêtre et bucolique que ne l'est la réalité des "laveuses", qualificatif usité à l'époque. On les nommait aussi parfois, avec légèreté : Les poules d'eau.
Un métier pénible et difficile, incluant les tâches de lavage, séchage, amidonnage ou de repassage à raison de souvent 10 heures par jour.
Ces bateaux sont mal considérés par les mariniers qui les jugent comme des obstacles à la navigation et par les habitants qui jugent les quais dangereux pour le halage et les chevaux en raison de la présence d'une multitude d'étendoirs à linges et draperies diverses flottant dans le vent. De plus on les suspectait de polluer l'eau, voire même d'ensabler la Loire de par leur stationnement.
Les laveuses forment une véritable communauté. Certaines viennent au bateau lavoir pour laver leur propre linge, d'autres pour une ou plusieurs familles ou pour une entreprise de blanchissage. Chaque laveuse paye sa place au patron (ou patronne) du bateau en fonction de sa durée d'occupation. Les bateaux connaîtront leurs heures de gloire au 19ème siècle malgré leur fragilité face aux intempéries et commenceront à décliner après la grande guerre avec l'apparition des blanchisseries, de l'eau courante puis des machines à laver.
Sur les quais d'Orléans (rive droite), vers 1910, existent une dizaine de bateaux lavoirs et environ 450 places pour les "laveuses".
Quai du Châtelet : Le Saint-Nicolas, le Saint-Aignan, le Saint-Pierre, le Saint- Donatien.
Au-delà du pont Royal : Le Saint-Laurent, le Notre-dame-de-Recouvrance, le Notre-Dame- de-Bon-Secours, le Saint-Paul.
Le lavage du linge se fait au niveau du premier pont des bateaux, l'étage, à claire-voie servant de séchoir. Les nombreuses lavandières en place utilisent des "bancs-selles" pour frotter, savonner, brosser et rincer le linge en utilisant des lessives à la violette, de l'eau de javel (fabriquée à Orléans) et du savon de Marseille. Orléans compte en 1910 cinq fabricants d'eau de javel dont :
- Galet, faubourg Bourgogne (lessive à la violette)
- Nicolle, rue du Château Gaillard (eau de javel et savons)
(sous réserve) : Au début du 20ème siècle, les lavandières d'Orléans officiaient directement sur les bords de Loire. Lavant, frottant, essorant du linge pour leur propre famille ou pour le compte de familles Bourgeoises. Les quais se transformaient en lieu de travail, de causerie et de sortie. Mais si cette population féminine pouvait attirer badauds et promeneurs, elle attirait aussi âmes masculines en mal de passes furtives moyennant argent sonnant. La pauvreté et la précarité de l'époque laissait une chance aux prétendants d'un court instant. De peur de voir les lieux se métamorphoser en lupanar à ciel ouvert, la mairie décida la création et l'installation des bateaux lavoirs (vers 1850), lieux clos, faciles à contrôler et à surveiller par les autorités.
La lavandière la plus célèbre de France est Jeanne Marie Le Calvé, dite La Mère Denis (1893-1970). Elle sera célèbre pour avoir été la figure emblématique de publicités pour la marque de machines à laver Vedette durant les années 1970 et 1980. Elle a été lavandière de 1943 à 1963 sur un lavoir de la Gerfleur à Barneville-sur-Mer (Manche).