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L’affaire Raymond Lormeau

les commerces d'Orléans

Année(s) : 

1943

Evènements à Orléans

Une boulangère assassinée à Orléans

Raymond Lormeau était boulanger au 19, faubourg Bannier à Orléans. Ce matin du 23 février 1943, comme à son habitude, il se lève avant l’aurore pour faire son pain dans son atelier. Sa tâche achevée, il rejoint vers 6 heures du matin son habitation située au fond de la cour de la boulangerie pour se reposer. Pénétrant dans sa chambre, il découvre le corps de sa femme, la gorge profondément tranchée par une lame de rasoir. L’armoire de la chambre est grande ouverte ainsi que le petit coffre qu’elle cachait.

A la police, il déclarera que de l’argent a été volé, sous entendant ainsi que c’est là l’œuvre d’un cambrioleur. La police est sceptique, le coffre n’est pas fracturé et Raymond ne semble pas choqué par la quasi-décapitation de son épouse. Rapidement, le rasoir est retrouvé dans la rue et les enquêteurs découvrent que Raymond, depuis deux ans, avait une maîtresse logeant au-dessus de la boulangerie : Raymonde Delaguette. Aussitôt l’appartement de la dame est fouillé et l’on retrouve un pantalon et des gants tâchés de sang.


Raymonde expliquera que vers 4 heures du matin, elle a accompagné Raymond à son domicile qui, sans préavis, agressa son épouse. Elle se contenta alors de lui fournir tissus et serviettes pour éponger le sang inondant la chambre à coucher. Cependant, la police découvre que le pantalon tâché de sang n’appartenait pas à Raymond, mais au mari de Raymonde, prisonnier en Allemagne (Nous sommes en 1943). De plus, l’argent contenu dans le coffre (3500 francs) sera retrouvé caché sous le revêtement en linoleum de sa salle à manger de Raymonde. Enfin, cette dernière présente une coupure à la main, similaire à celle d’un rasoir. La version de la maîtresse ne tient pas la route…


Avisé de la version de Raymonde, notre boulanger clame son innocence et déclare être totalement étranger à cette affaire. Mais les deux amoureux seront inculpés pour assassinat. Lors du procès en janvier 1944, les deux accusés se rejetteront mutuellement leur responsabilité. Les deux amants échapperont de peu à la peine de mort et seront condamnés aux travaux forcés à perpétuité.

Eclairage

A l’issue du verdict, Raymonde implorera Raymond de dire la vérité. Ce dernier restera impassible.

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