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Les Antiquaires
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4, rue au Lin à Orléans
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Les Antiquaires, la Saga
Depuis fort longtemps se tenait au n° 4, de la rue au Lin, une auberge de grande renommée : L’auberge Saint-Jacques. Pourquoi Saint-Jacques ? A un jet de pierre se situait la magnifique Chapelle Saint-Jacques, haut lieu de passage du pèlerinage de Compostelle. La Chapelle sera déplacée au 19ème siècle dans les jardins de l’Hôtel Groslot.
Mais revenons à nos moutons et gigots. A l'époque, la salle du restaurant s’ouvrait sur la rue parallèle, la rue du Petit Puits, célèbre pour ses étuves. La partie arrière de l’auberge abritait les écuries, le parking clients, et chevaux et cavaliers arrivaient par cet accès, rue au Lin. Les produits de Loire et de Sologne étaient mis à l’honneur et l’Auberge jouissait d’une grande réputation.
Après la guerre de 1914, Jean Laubier, propriétaire d’alors, décide d’agrandir le restaurant en supprimant les écuries et donne naissance à un nouveau lieu, plus moderne au 4, rue au Lin. Il conservera une carte et une cuisine traditionnelle au goût du terroir local.
A sa mort, en 1935, Eugène Fournier reprendra les rennes de l’établissement et mettra plus en avant les produits de Loire tels que la friture et le saumon. Sa table acquiert une renommée régionale, voir nationale.
Mais le temps passe, la roue tourne, le restaurant changera de main avec l’arrivée de Michel Pipet qui déplace son restaurant Les Antiquaires du 222, rue de Bourgogne au 4, rue au Lin en 1979. En 1987, il obtient une étoile au Michelin et en 1997, il cédera Les Antiquaires au Chef Philippe Bardeau qui maintiendra le haut savoir-faire culinaire de la maison.
Mais en 2009, le couperet tombe, suite au réaménagement du quartier, la mairie exproprie le restaurateur. Dans un premier temps, ce dernier pense se réinstaller à proximité, rue de la Pierre Percée, dans la célèbre maison de la Coquille. Mais un conflit abracadabrantesque entre mairie, architectes, propriétaire et intervenants vient stopper les travaux de restauration de la maison (qui est toujours à l’abandon).
Aujourd’hui, le chef Bardeau exerce ses talents place de la Loire au restaurant Le Lift.
Pour l’anecdote, si l’auberge Saint-Jacques tirait son nom de Compostelle, la maison de la Coquille y fait également référence : Coquille (Saint-Jacques).
La rue Au Lin : Sur son côté Ouest, s'élevait autrefois le Palais du Châtelet. Dans l'enceinte du château se trouvait la Chapelle Saint-Louis. La chapelle, construite vers 1176 sera détruite en 1758. Située dans les jardins du Châtelet, elle sera donnée en 1176, par Louis XII, à l'abbaye de Saint-Euverte. Démolie en 1758, elle servira de magasin avant de disparaitre. A l'extrémité de la rue (N°9), on voit les vestiges d'une tour du château. Cette tour renfermait la salle de torture.
Cette rue s'appelle rue au Lin, simplement de par sa proximité avec le marché au lin.
Anecdote : Rue au lin se tenait une maison close. En août 1786, le couple gérant l’établissement est promené sur un âne. La femme, épaules nues et portant chapeau de pailles se tient à rebours sur l’animal, mains liées à sa queue. Son mari, les mains attachées à la queue du même animal, suit à pied. Le cortège traversera la ville pendant deux heures tout en subissant des coups de verges par un bourreau et ses assistants.
Arrivés place du Martroi, double peine : Marquage au fer rouge et huit ans de prison. On ne badinait pas avec la prostitution.